OURAGAN

Les évènements exotiques racontés dans OURAGAN ne sont fantastiques que par notre ignorance et notre amnésie. La vie de chacun d’entre nous est intimement liée à ce que nous sommes de toute éternité, et ces réalités ne sont ni ‘’subtiles’’ ni hors d’atteinte, nous y sommes immergés en permanence.

Extrait du livre

Je suis :

Algoé, soldat de Corinthe du Vᵉ siècle avant notre calendrier actuel, mort assassiné dans les souterrains de la Montagne de Fer, actuellement désignée sous le nom d’Acrocorinthe.

Un Arawak de l’actuel Yucatan, vivant dans la jungle bien avant l’arrivée des européens, à l’est de la ville actuelle de Tuxtla Gutierrez.

Un guerrier japonais, noyé sous une culture où la noblesse, l’honneur et la violence sont portés au rang d’art ultime. “Arts martiaux”, quelle stupidité, quelle ignorance, quelle bestialité que ce terme même !

Une femme chinoise de la noblesse, au temps de l’empire, n’ayant pour seules libertés que mon jardin et l’attente de la visite de mon amant.

Une enfant de l’actuelle Turquie, vendue comme esclave sexuelle à un vieux marchand, alors que je n’ai pas 10 ans. Morte très jeune. L’aversion pour les religions et les cultures terrestres scélérates qui instrumentalisent et asservissent le genre féminin ne m’a plus jamais quitté(e).

Un homme de l’île polynésienne que l’on nomme actuellement Bora-Bora.

Un nomade de Mongolie, chef héritier d’un petit clan, durant une longue vie biologique.

Une femme égyptienne de l’antiquité, membre de la noblesse, chercheuse spirituelle. Le souvenir a surgi brutalement alors que je me trouvais dans les bras de ma bien Aimée Anne, en 2023. Le flot de détails est si dense que je peux le verbaliser longuement, sans effort, à mesure où il se présente.

Un habitant de l’Inde ayant choisi la voie de la solitude pour approcher l’absolu, puis qui revient vivre parmi les hommes. Je me réveille de cette vie-là, planant au-dessus du bûcher qui fume encore après que le feu a consumé mon enveloppe terrestre.

Un bébé occidental de la fin du XIXᵉ siècle, abandonné à la naissance et confié à un obscur orphelinat dans lequel je meurs de désespoir avant d’avoir appris à marcher. L’incarnation précédent l’actuelle.

Une femme d’une civilisation humaine avancée, il y a plus de 15 000 ans, quand nos savoirs et nos technologies permettaient de choisir librement le moment de quitter définitivement notre corps de chair.

Un habitant du centre de l’Inde. J’y fonde une famille et y expérimente un amour sublime avec mon épouse dont il est question dans ces pages.

Un homme arabe assassiné par son épouse à coups de couteau dans la demeure familiale.

Un africain de la savane, tué délibérément par mon meilleur ami, d’un coup de lance au plexus, alors que nous sommes tous deux partis chasser.

Un esclave juif que l’on lapide à mort pour avoir volé de la nourriture, alors que sa famille est affamée, il y a environ 30 siècles.

Un habitant de la ville de Rome au début du premier millénaire selon le calendrier actuel. Issu de la petite noblesse, je parcoure presqu’uniformément les jardins entourant le parc Pamphili. Mon corps est enterré non loin de cet endroit nommé aujourd’hui “nécropole antique”.

Un notable juif délaissant son épouse et renonçant à ses amis, afin de camper dans le désert et à pratiquer les rites conformes à nos croyances. Incarnation probable autour du IIIᵉ siècle de notre calendrier.